Gemmothérapie
Cette forme de phytothérapie utilise les tissus embryonnaires végétaux afin de soigner certaines affections. Découverte de son processus de fabrication.
L’histoire de la gemmothérapie
C’est au Moyen Âge, sous l’impulsion de la philosophie alchimique, que l’on a commencé à employer les bourgeons. Les anciennes pharmacopées mentionnent déjà l’emploi du bourgeon de sapin, tant frais que séché, pour la confection de tisanes et de sirops pectoraux et respiratoires. Vers les années 1960, le médecin belge Pol Henry a été le premier à se consacrer à l’utilisation du potentiel de croissance des bourgeons. Lorsqu’il publia le résultat de ses recherches, en 1970, il appela cette nouvelle thérapie la «phytoembryothérapie». Ce processus a été repris par la suite par l’homéopathe français Max Tétau, qui l’a retravaillé et nommé «gemmothérapie».
Les principes
Le but de la gemmothérapie consiste à récupérer l’énergie vitale et la puissance de croissance d’un végétal pour régénérer et guérir l’être humain. Comme la plante concentre un maximum d’énergie pendant la phase de croissance des jeunes pousses et des bourgeons, c’est le moment idéal pour la récolte. La gemmothérapie est un moyen de fabriquer des remèdes à partir de la partie la plus «vivante» des plantes. Pour y parvenir, on fait macérer des bourgeons frais(concentrés de toute la plante) de production biologique ou sauvages dans une solution à base d’eau, d’alcool et de glycérine. Ces macérats de bourgeons sont ensuite filtrés, puis dilués dans une solution d’alcool et de glycérine selon un rapport 1:9. Ils sont en général prescrits sous cette forme. Le chimiste Pier Paolo Pilotti, qui a donné son nom à une méthode éponyme, a perfectionné le mode de fabrication initial. Cela a permis d’obtenir des produits préparés sur une plus longue durée, avec moins d’alcool, et qui, au final, contiennent une proportion plus élevée d’extrait de bourgeons. Il préconise trois étapes afin d’obtenir la force optimale des bourgeons: les récolter au bon moment (juste avant leur éclosion), à la main, et les placer immédiatement dans un mélange eau-glycérol-éthanol; après une macération de 3 mois, presser le mélange et filtrer le liquide obtenu; et, enfin, diluer le macérat-mère dans un rapport de 2:8 avec un mélange eau-glycérol-éthanol.
Les avantages de la fabrication selon Pilotti par rapport à celle de la pharmacopée :
• la quantité de solvant est choisie individuellement, en fonction de la taille du bourgeon. Ainsi, les propriétés de chaque bourgeon peuvent être abordées de manière plus spécifique.
• la macération se fait dans un solvant à faible teneur en alcool durant trois mois, ce qui permet une meilleure extraction des composants, plus en douceur.
• la dilution du macérat est de 2:8 (20%d’extrait de bourgeons dans le produit final), c’est-à-dire deux fois plus d’extrait de bourgeons que les préparations standards.
• le produit final a un goût plus agréable et une teneur en alcool beaucoup plus faible. C’est pourquoi les drogueries Roggen conseillent les extraits de bourgeons de la maison Heidak, qui applique la méthode Pilotti.
Comment utiliser les macérats glycérinés ?
L’absorption des principes actifs des extraits de bourgeons, comme les acides aminés, les enzymes, les phytohormones et les oligoéléments, se fait par la muqueuse buccale, ce qui entraîne une action rapide et évite de solliciter le tractus gastro-intestinal. Ils peuvent aussi bien être utilisés seuls ou en synergie avec une autre thérapie, faisant souvent office de « booster » ou d’accélérateur. Les macérats glycérinés sont très bien tolérés. Il faut cependant savoir que, malgré leur faible teneur en alcool, les extraits de bourgeons sont contre-indiqués pour les alcooliques sevrés. Ils ne sont pas non plus conseillés, sauf le cassis et le framboisier, pour les femmes enceintes, en raison de leurs propriétés drainantes. RL