Du pissenlit, pour se remettre en appétit
- Droguerie Roggen
- 14 janv.
- 3 min de lecture
Cosmopolite, la dent-de-lion affectionne les prairies. Ses feuilles se laissent déguster en salade. Cette plante connue de tous active le métabolisme et stimule l'élimination des toxines.

Le pissenlit, c’est un peu la tulipe suisse. Que serait le mois de mai sans nos prairies constellées de taches jaunes? Avant la floraison déjà, on conseille d’aller récolter ses jeunes rosettes feuillues afin de les apprêter en salade. Enrichies d’œufs durs et de lardons, ces pousses printanières sont un régal et un excellent dépuratif, vertu qu’on attribue depuis toujours au pissenlit. Le seul fait de se baisser des dizaines de fois pour récolter les jeunes feuilles fait du bien au corps. Les lapins en raffolent aussi, tout comme les porcs; on retrouve d’ailleurs la trace de leur gourmandise dans les surnoms populaires de «chou de cochon» et «groin de porc».
Le pissenlit aime la compagnie: il vit en groupe. Accrochées à une large touffe de feuilles disposées en couronne à la base de la plante, les fleurs s’épanouissent au sommet d’une tige creuse. La «couronne de moine» est particulièrement vivace, pour ne pas dire coriace: sa racine pivotante se visse dans le sol, jusqu’à 50 cm de profondeur. Présent en masse dans les sols riches des prairies – notamment grasses – depuis le fumage au purin, on le remarque aussi sur le bord des chemins et dans les jardins. Cosmopolite, il pousse dans toutes les zones à climat tempéré, jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Son deuxième nom, «dent-de-lion», lui vient de la forme dentelée de sa feuille, allusion qu’on retrouve en allemand, dans Löwenzahn.
Retrouvez les conseils d'utilisation du pissenlit en phytothérapie, ainsi que quelques anecdotes personnelles dans le livre Les secrets du druide – Voyage dans l’herbier médicinal de Claude Roggen, publié aux Editions du Bois Carré et en vente dans les drogueries Roggen et sur notre boutique en ligne.
Une des nombreuses propriétés du pissenlit est inscrite dans son nom scientifique qui est issu du grec taraxis, inflammation et akeo, je guéris. Au XVIe siècle, l’apothicaire allemand Jakob Dietrich von Bergzabern recommandait cette plante «contre l’échauffement de l’estomac et du foie»; il disait qu’«elle dégage l’encombrement de ceux-ci et [qu’]elle expulse puissamment l’urine».
Plus de 50 principes actifs ont été répertoriés dans le pissenlit. L’inuline est particulièrement abondante dans la racine. Très utile dans la gestion du diabète, c’est l’une des rares plantes actives sur le pancréas. La dent-de-lion contient un principe amer très concentré en début de végétation.
A éviter avant le coucher
Polyvalent et dépuratif, le pissenlit active le métabolisme dans son ensemble et stimule l’élimination des toxines. Diurétique, il favorise bel et bien la sécrétion urinaire. Une propriété qui trouve écho dans les nombreux noms populaires dérivés de pissenlit: «pisse-au-lit», «pisse-en-couche» ou encore «pisse-chien». En effet, les propriétés de la plante sont parfois problématiques en cas de faiblesse du sphincter de la vessie; si l’on en consomme trop le soir, il y a risque d’énurésie (pipi au lit). Fortifiant du foie, la dent-de-lion stimule l’appétit, facilite la digestion et combat les flatulences. Bon antirhumatismal, elle agit également sur notre système lymphatique.
On le sait, le jaune est la couleur des cocus. C’est pourquoi le pissenlit, comme la primevère ou la renoncule, leur est dédié. Mais l’or du pré est aussi symbole d’abondance et, grâce à monsieur Larousse, de la connaissance semée à tout vent.
>> Ecouter le podcast du MAG de Radio Fribourg avec Emanuel Roggen, qui parle de l'ortie.
>> Retrouvez la recette du miel de pissenlit ici.