La mélisse, une plante ancestrale pour les maux modernes
- Droguerie Roggen
- 28 avr.
- 3 min de lecture
Remède oublié, la mélisse revient au premier plan pour calmer le stress, soulager la digestion et protéger l’immunité naturelle. Appréciée depuis Hildegarde de Bingen, cette plante aux mille vertus offre un précieux soutien à notre bien-être moderne. (Re)découvrons ses propriétés thérapeutiques et ses usages pratiques.

Aujourd’hui, la mélisse, c’est d’abord une plante aromatique. Elle réveille la salade, sublime le poisson ou les œufs et embaume les glaces et les desserts. Pourtant, la mélisse, c’est bien plus que cela: elle comptait autrefois parmi les plantes médicinales les plus connues et les plus réputées. Une vocation presque oubliée et qui mérite d’être redécouverte.
Surnommée «herbe du bonheur» pour le réconfort qu’elle apporte, la mélisse renfermerait autant de vertus que cinquante autres plantes, affirme Hildegarde de Bingen. La moniale bénédictine allemande du XIIe siècle a même rebaptisé cette plante Herztrost, consolation du cœur. «La mélisse est chaude […] et l’homme qui la mange est gai, parce que sa chaleur se communique à la rate, ce qui réjouit le cœur», écrit-elle. Le savant Paracelse, qui vécut quatre siècles plus tard, lui attribue la faculté de revitaliser le corps. Pour l’alchimiste, la mélisse est tout simplement la meilleure plante que la Terre ait produite! Il la recommande aux femmes, tout particulièrement en période de grossesse, car elle fait du bien au corps et à l’esprit.
Ses propriétés antispasmodique, sédative et tonique en font un excellent remède pour traiter les maladies du XXIe siècle, comme le stress. La mélisse est également utile lors de troubles digestifs nerveux et de coliques avec ballonnements ou flatulences. Combinée au houblon ou à la valériane, elle facilite le sommeil. Quant à son essence, elle est très efficace, mais extrêmement coûteuse: il faut 6 à 7 tonnes de matière première pour obtenir un litre d’essence de la plante, qui est pourtant très aromatique. Si bien qu’il est fréquent qu’elle soit falsifiée ou confondue avec la verveine citronnelle (Lippia citriodora) ou la litsée citronnée (Litsea cubeba). On emploie l’huile essentielle de mélisse pour préparer des pommades et des baumes protecteurs pour les lèvres; elle combat les boutons de fièvre et évite la pénétration du virus dans les cellules.
Dans votre jardin ou sur votre balcon
Alors, convaincus? Pas de temps à perdre: plantez de la mélisse dans votre jardin ou faites-la pousser en pot sur votre balcon. Il suffit de repiquer quelques pieds au printemps ou à l’automne, et l’espace que vous lui aurez réservé sera très vite garni. Originaire d’Asie centrale, cette herbe du soleil est cultivée de très longue date sous nos latitudes, dans les jardins de monastères. En voie de naturalisation, on la trouve parfois à l’état sauvage en bordure de chemins ou sur des décombres aux abords des habitations, où elle vit en petits groupes.
Haute de 30 à 90 centimètres, la mélisse est soutenue par une tige quadrangulaire – comme toutes celles des Lamiacées – qui se divise en rameaux. Ses feuilles en forme de cœur sont légèrement dentées et un peu rugueuses au toucher. L’odeur de la «menthe au citron» permet de la reconnaître les yeux fermés: au froissement de son feuillage se dégage un doux parfum, rappelant celui du citron. Pour se protéger des piqûres d’insectes, il suffit d’aller frôler avec ses jambes nues la toison de la plante au jardin. Taons et moustiques prennent aussitôt leurs ailes à leur cou...
Ce qui repousse les méchants, attire les gentils. Les meilleures amies de la mélisse, ce sont les abeilles. De juin à septembre, ses touffes s’égayent de fleurs blanches à deux lèvres. Très mellifères, elles produisent un miel excellent au goût. Les apiculteurs n’hésitent d’ailleurs pas à frotter leurs ruches avec une grosse poignée de fleurs fraîches du «piment des abeilles», ce qui attire de nouvelles ouvrières et assure une récolte plus abondante. Une affinité qu’on retrouve dans l’étymologie du nom de la plante, qui dérive du latin melissa, abeille, lui-même issu du terme grec melissophyllon, qui signifie feuille d’abeille.
Ce texte est tiré du livre Les secrets du druide 2 – Sur les pas des maîtres à soigner de Claude Roggen, publié aux Editions du Bois Carré et en vente dans les drogueries Roggen, ainsi que sur notre boutique en ligne.
>> Ecouter le podcast du MAG de Radio Fribourg avec Emanuel Roggen, qui parle de la mélisse