Le plantain lancéolé, couteau suisse des plantes sauvages

Plante médicinale et comestible aux multiples vertus, le plantain lancéolé est aussi utile en cas de toux, de piqûres ou de blessures qu’en cuisine. Facile à reconnaître dans la nature, il est également décliné en produits modernes disponibles en droguerie.

En forme de lance, les feuilles du plantain lancéolé lui ont donné son nom d'espèce.

 Le plantain lancéolé est sans doute la plus connue des trois espèces de plantain que l’on rencontre dans nos régions. Ses feuilles fines, nervurées de cinq lignes parallèles, lui valent le surnom d’«herbe aux cinq coutures». Son inflorescence en ogive, constellée de petites fleurs blanches légères, danse au moindre souffle de vent. Contrairement à ses cousins – le grand plantain, aux larges feuilles évoquant des oreilles de chevreuil, et le plantain moyen, qui reste plaqué au sol – le plantain lancéolé se distingue par son élégance et sa robustesse.

Des graines bien collantes

Ce que l’on remarque moins, ce sont ses graines. Riches en mucilage, elles gonflent au contact de l’eau et deviennent collantes, ce qui permet à la plante de se propager, accrochée aux chaussures des promeneurs ou aux pieds et aux sabots des animaux. Cette particularité explique son nom latin de Plantago, la plante du pied, et son appellation allemand de Wegerich, «roi du chemin». C’est aussi ce mucilage qui a fait la renommée du psyllium, un parent méditerranéen du plantain lancéolé, utilisé pour ses bienfaits digestifs.

Une plante médicinale reconnue depuis des siècles

Le plantain lancéolé est un pilier de la phytothérapie européenne. Ses feuilles, utilisées en sirop, sont efficaces contre la toux. C’est d’ailleurs l’un des premiers sirops à base de plantes à avoir été fabriqué à grande échelle. Consommé en infusion, il apaise aussi les brûlures d’estomac et l’hyperacidité gastrique. En usage externe, il entre dans le trio des plantes vulnéraires majeures, aux côtés de la sanicle et de la petite mauve. Coupures, écorchures, ulcères… le plantain lancéolé sait y faire.

Un allié des balades en nature

En promenade, il suffit de savoir reconnaître le plantain lancéolé pour disposer d’un véritable remède de poche. Une feuille écrasée appliquée sur une piqûre de guêpe ou une brûlure d’ortie soulage en quelques minutes. On peut même l’enrouler autour d’un doigt blessé, à la manière d’une bande de gaze naturelle. Un petit geste, un grand soulagement.

Et hop, un pansement naturel qui soigne les blessures!

 Aussi dans l’assiette

Dans les drogueries Roggen, cette plante précieuse a été mise en valeur dans des produits aux textures contemporaines. Le roll-on contre les piqûres ou encore l’émulgel Sedaderm sont devenus des indispensables.

Si ses vertus médicinales sont connues, son goût l’est moins. Et pourtant, le plantain lancéolé est aussi une plante comestible, à déguster en pesto, version sauvage. Ses boutons floraux, poêlés dans du beurre salé, rappellent les champignons et se prêtent à des condiments surprenants. Mais prudence: si toutes les plantes se mangent, certaines qu’une fois!

Retrouvez un portrait complet du plantain, avec ses usages en phytothérapie, dans le livre Les secrets du druide 1 – Voyage dans l'herbier médicinal de Claude Roggen (pp. 122-125) publié aux Editions du Bois Carré et en vente dans les drogueries Roggen, ainsi que sur notre boutique en ligne.

 >> Ecouter le podcast du MAG de Radio Fribourg  avec Emanuel Roggen, qui parle du plantain (disponible dès jeudi 19 juin 2025).