Chélidoine, l'herbe aux verrue
- Droguerie Roggen
- il y a 4 jours
- 3 min de lecture
Tiré du livre "Les secrets du druide 2" de Claude Roggen, ce texte présente le chélidoine, la chélidoine est une plante sauvage bien connue pour sa tige qui libère un jus jaune-orangé dès qu’on la casse. Utilisée depuis des siècles en herboristerie traditionnelle, elle est réputée pour faire disparaître les verrues. Mais pas que!

Elle commence à fleurir quand arrivent les premiers migrateurs et cesse lorsqu’ils s’en vont: la chélidoine tire son nom du grec chelidon, hirondelle. On raconte que ces oiseaux frottent les yeux de leurs oisillons avec «l’herbe aux hirondelles» pour enlever le voile qui les aveugle à la naissance. Reste à savoir comment ces passereaux se transmettent ce savoir – mystère. Toujours est-il que la tradition populaire attribue à la «grande éclaire» un pouvoir contre la cécité et les affections des yeux.
Plante vivace présente jusqu’à 1700 mètres d’altitude environ, la chélidoine aime les recoins un peu cachés et se contente d’un terrain modeste: vieilles pierres, maisons abandonnées ou troncs couchés. A partir d’une rosace de feuilles au sol, s’élève après l’hiver une tige de 30 à 80 centimètres de hauteur, légèrement velue. La forme de ses feuilles, dentées et arrondies, rappelle un peu celles du chêne, à cela près qu’elles ont la particularité d’être asymétriques, alors que la nature préfère en principe la régularité. Elles sont de couleur bleu-vert sur le dessus et gris-vert dessous.
D’un magnifique jaune d’or, ses fleurs sont formées de quatre pétales entourant un petit bouquet d’étamines. La floraison de la chélidoine est aussi éphémère que celles de son cousin le coquelicot. Une fois fanées, les fleurs laissent place à de minces gousses arrondies, des «siliques», dans lesquelles les graines forment de petites bosses. A maturité, ces «semences» prennent une couleur noire; elles sont appréciées des fourmis et autres lézards. Ceux-ci les transportent et les déposent, après digestion, jusque dans les fentes entre deux pierres, où un peu de sable ou de poussière leur suffit pour germer. Voilà qui explique le mystère des touffes de «grande éclaire» perchées au sommet d’un mur!
Lorsqu’on casse ses tiges creuses, l’«herbe à verrues» (Warzenkraut en allemand) laisse échapper un suc jaune laiteux qui vire à l’orange au contact de l’air. Ce «latex» a le pouvoir de faire disparaître les verrues, les cors et les durillons. Il suffit d’appliquer ce «jus» frais trois fois par jour sur l’endroit précis à soigner. Attention, substance agressive: ne l’utilisez jamais sur une plaie, ou privilégiez l’emploi d’une teinture mère. On évitera aussi de trop manipuler la plante, ou à défaut on portera des gants.
Le savant médiéval Paracelse n’avait pas manqué de remarquer la couleur caractéristique des fleurs et du suc de chélidoine. Fidèle à la «théorie des signatures», selon laquelle l’apparence d’une plante suggère ses indications médicinales, il avait relié «l’herbe jaune» à la bile. Avec raison: de fait, l’herbe à verrues agit sur le foie et la rate. Puissant cholérétique, elle quintuple la production du suc biliaire et guérit la jaunisse, d’où son surnom de Gelbsuchtkraut, herbe à jaunisse.
Comme son cousin le pavot, «l’herbe à verrues» contient de nombreux alcaloïdes toxiques. Pour cette raison, on recommande la prudence dans l’emploi de la chélidoine en usage interne. Privilégiez plutôt les formes spagyrique ou homéopathique, toutes deux sans danger.
Retrouvez le portrait complet de la chélidoine, avec ses usages en phytothérapie, dans le livre Les secrets du druide 2 – Sur les pas des maîtres à soigner de Claude Roggen (pp. 33-35) publié aux Editions du Bois Carré et en vente dans les drogueries Roggen, ainsi que sur notre boutique en ligne.
>> Ecouter le podcast du MAG de Radio Fribourg avec Emanuel Roggen, qui parle de la chélidoine.
